Le colloque organisé par le SNUipp-FSU14 sur le thème de la prise en charge des élèves difficiles ou ayant des troubles du comportement a attiré plus de 150 collègues : enseignants spécialisés, psychologues scolaires, enseignants en classe ordinaire, AVS/AESH…
Le succès de ce stage syndical est révélateur de l’évolution de notre école et du besoin d’échanger et de se former face à des élèves à besoin éducatif particulier.
La matinée a commencé par un état des lieux de la scolarisation des élèves handicapés dans notre département. Il a été de nouveau constaté le manque de moyens face à cet enjeu majeur. Les mesures de carte scolaire de janvier ne sont pas à la mesure de l’urgence et des manques actuels : aucune ouverture d’ULIS école, 2 créations d’ULIS collège et 2 créations de poste d’enseignant référent.
Ensuite des tables rondes se sont formées pour échanger concrètement sur des situations compliquées auxquelles doivent faire face nos collègues. De ces discussions sont ressorties les difficultés à prendre en charge des élèves « hors cadre », surtout lorsqu’il n’y a pas encore de reconnaissance de handicap. Ces difficultés sont particulièrement importantes en maternelle étant donné l’absence de dispositif spécialisé à ce stade de la scolarisation.
Le manque de formation a bien sûr été évoqué… Le SNUipp-FSU14 a interpellé le DASEN concernant la question de la formation des enseignants et des AVS sur les troubles de ces élèves à besoin éducatif particulier.
Différents collègues ont pu exprimer le manque de temps, notamment pour se réunir avec les familles, échanger avec les structures qui accompagnent l’enfant, se concerter avec l’AVS…
L’accueil d’enfants ayant des troubles a des conséquences sur nos conditions de travail et entraîne parfois de la souffrance. Il a été rappelé l’importance de remplir le RSST (Registre de Santé et Sécurité au travail). Ce registre permet de signaler des événements accidentels, des risques physiques ou psychosociaux et des demandes d’amélioration des conditions de travail. (Plus d’infos sur le site du SNUipp-FSU14).
A travers nos échanges, nous avons pu constater qu’il existe des solutions et des soutiens institutionnels face à des situations et des élèves ayant des difficultés ou des troubles comportementaux. Ce colloque a été l’occasion de faire connaître certains dispositifs, mais qui sont hélas très largement insuffisants.
Face à des élèves qui rendent difficile les conditions de vie scolaire, le travail en équipe est primordial ainsi que la nécessité de s’entretenir régulièrement avec la famille et les éventuels partenaires extérieurs.
Le RASED a bien sûr toute son importance mais le manque de psychologue scolaire et surtout de maître G ne permettent souvent pas un soutien suffisant.
Le signalement de la situation à l’IEN de circonscription est souvent nécessaire. Le Pôle Ressource de circonscription qui regroupe l’IEN, les membres du RASED et parfois l’enseignant-référent, les conseillers pédagogiques et autres personnes ressource de le circonscription peut étudier certaines situations compliquées.
L’IEN peut également solliciter une expertise complémentaire auprès d’un membre de l’Equipe de Veille pour les Elèves du premier Degré (EVED) qui analyse la situation et apporte des préconisations. Il existe également, au Pôle pédagogique pour le handicap, une personne référente pour les troubles du comportement.
A la demande des collègues présents, le SNUipp-FSU14 a également interpellé le DASEN concernant la nécessité d’informer les collègues sur les dispositifs existants.
L’intervention de Philippe Mazereau lors de ce colloque a également permis de mettre en avant les contradictions entre une école normative et une école inclusive. Il a montré à quel point l’institution scolaire n’a pas pris la mesure des changements liés à la scolarisation des élèves en situation de handicap. Comme il le dit « L’inclusion on veut la réussir mais il nous faut les moyens pour ! ».