Ce qu’il y a de bien avec les régimes indemnitaires c’est ... justement qu’ils sont indemnitaires ... et qu’on peut les suspendre à tout moment au prétexte d’un ordinateur en panne, d’une contrainte technique ou légale, de tout un tas de raisons auxquelles " on-n-avait-pas-pensé-on-est-désolé ".
L’an dernier, rappelez-vous, ce sont les maîtres RASED qui en ont fait les frais. Leur indemnité REP/REP+ n’ a été versée qu’en janvier.
Et ce mois-ci, à qui le tour ? Les directeurs et directrices.
Ils apprennent que la part variable de l’indemnité de direction payée en octobre (avec effet rétroactif au 1er septembre !) ne leur sera pas versée.
Eux qui ne comprenaient déjà pas pourquoi elle n’était pas payée en septembre le vivent très mal.
Une petite analyse du courrier est éclairante :
- l’en-tête : 15 lignes (faut ce qu’il faut)
- l’objet : 1 ligne (rigoureux)
- les références : 7 lignes (faut être précis)
- le corps :
- les rappels : 8 lignes (au cas où on n’aurait pas compris l’objet et les références, on n’est pas très futé dans le primaire. )
- l’annonce : 3 lignes
- la conclusion : 1 ligne (vague, très vague)
- les explications : 0 ligne (et pourtant on a gratté)
- les excuses : 0 ligne
Cette histoire conte le mépris institutionnel avec lequel les directeurs, directrices et plus largement le corps enseignant est traité : le refus de négocier avec les corps intermédiaires que sont les syndicats, une simplification des tâches de direction illusoire, un droit au temps partiel bafoué, les politiques de mutation à but uniquement gestionnaire, les temps de travail imposés mais ignorés et les mille petites vexations quotidiennes subies. Voilà la goutte d’eau qui pourrait bien faire que ce vase-là débordât.
Oh, ils ne vont pas pleurer pour quelques dizaines d’Euros ! Mais ces quelques dizaines d’Euros, le SNUipp-FSU les a arrachés : des directeurs et directrices ont fait pendant des années la grève administrative. Et les quelques centaines d’Euros que l’État-employeur doit pour arriver à un salaire mensuel ne serait-ce que dans la moyenne des pays développés ? Et puis ces quelques dizaines d’Euros c’est tout ce qu’ils ont eu depuis de nombreuses années, on comprendra alors qu’ils prennent valeur de symbole.
Les directeurs en ont plus qu’ assez. Et s’ils reportaient aussi leur travaux ? S’ils refusaient la responsabilité de former leurs collègues au nouveau livret numérique ?
Pourront-ils attendre la même compréhension de la part de l’administration ou auront-ils droit à un rappel à la loi avant sanction ?
Le droit, la loi et le respect, si souvent mis en avant, ne s’appliqueraient-ils que dans un sens ?
Puisque Mr le Directeur académique vous y invite, demandez des précisions aux services. Le SNUipp-FSU n’en n’a pas eu à l’issue de sa déclaration préalable à la CAPD du 14 octobre 2016.
Le conseil syndical du SNUipp s’est réuni lundi 17 octobre. Suite à vos remontées(ici), il souhaite avoir l’adhésion la plus large possible de la profession, il appelle dans un premier temps les directeurs et directrices à exprimer leur mécontentement par tous les moyens.
Il prépare une action collective dans un second temps, une lettre flash en précisera le contenu dès la rentrée.
Le syndicat, c’est vous !
Participez aux réunions d’informations syndicales à la rentrée.
Le SNUipp-FSU Calvados