SNUipp-FSU 14
|
https://14.snuipp.fr/spip.php?article2263
|
PPCR : comment continuer à exercer le contrôle des agents et maintenir la pression sur les collègues comme c’était le cas « avant » ?
vendredi, 16 février 2018
/ laurenceg
|
Certes, il n’y a pas « que du bon » dans PPCR*. On peut même y trouver des dérives possible d’une gestion « à la manière du privé »... mais quand même... le SNUipp et la FSU peuvent se targuer d’avoir fait aboutir un certain nombre de revendications des personnels : nouvelle grille indiciaire (avec augmentation du nombre de points d’indice sur tous les échelons), avancement de tou-tes au même rythme (à l’exception de deux « accélérations » possibles au 6ème et 9ème échelon), déroulement de carrière resserré, accès à la hors-classe pour tou-tes (même si l’on regrette la naissance d’une « classe exceptionnelle pour quelques un-es...), intégration d’une partie de l’ISAE au salaire, suppression de la note...
Mais aussi, les « inspections », transformées et réduites à « 3 rendez-vous de carrière » qui, selon les textes, devraient donner lieu à une évaluation plus formative davantage basée sur le conseil...
Bref, on s’éloigne du temps où nos inspections pouvaient être traumatisantes et se soldaient par une note, laquelle note comptait dans le barème d’avancement (et ses trois rythmes ancienneté/choix/grand choix), lequel avancement déterminait notre salaire... En résumé : nous verrons nos inspecteurs et inspectrices moins souvent, ils seront censés porter un regard bienveillant sur notre travail et nous prodiguer des conseils en cas de difficulté.
Et même si à deux occasions dans toute notre carrière, les inspections pourront (pour 30 % des collègues concernés) déboucher sur une bonification d’un an, globalement, les carrières des enseignant-es du premier degré se feront au même rythme... et avec accession à la hors classe pour tou-tes !
Alors une fois n’est pas coutume, mettons-nous à la place de notre administration et posons-nous la question qui la travaille sérieusement en ce moment : dans ces conditions, comment continuer à exercer le contrôle des agents et maintenir la pression sur les collègues comme c’était le cas « avant » ?
Comme nous, vous l’avez constaté, depuis la rentrée, celle-ci ne manque pas de ressources : contrôle systématique (pour ne pas dire « flicage ») du respect de nos obligations de service (participation aux animations pédagogiques...), de nos demandes d’autorisation d’absence, de notre présence à telle ou telle convocation, de nos déclarations de grève, explosion du nombre de collègues convoqué-es (et parfois suspendus) et du nombre de conseils de discipline... La stratégie est donc d’insuffler un climat de crainte et de terreur parmi les collègues avec un mot d’ordre sous-jacent : « tolérance zéro ».
Reste qu’il manque à cette stratégie un échelon indispensable, plus local... il ne fait aucun doute que la pression sur les directeurs et directrices va s’amplifier pour tenter de leur faire faire « la sale besogne ». Ces dernier-es nous font régulièrement part des pressions subies.
Alors on peut répéter que notre administration serait bien inspirée de faire confiance à ses agents, qu’elle leur donne les moyens pour travailler en équipe, qu’elle leur reconnaisse le « temps invisible » consacré à faire fonctionner l’école... mais il nous appartient aussi de nous organiser collectivement pour refuser ce caporalisme grandissant et cette gestion managériale des personnels.
Ce que la profession a gagné en déroulement de carrière, elle ne doit pas le perdre sur ses conditions de travail.
*PPCR : Parcours professionnels, carrières et rémunérations