SNUipp-FSU 14
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Consignes de sécurité : les enseignants ne peuvent pas tout !
jeudi, 10 décembre 2015
/ laurenceg

Suite aux attentats, les écoles se sont vues destinataires des mesures actualisées du plan Vigipirate et de nouvelles consignes de sécurité dans les écoles. Nous comprenons le besoin évident de la vigilance citoyenne que nous devons tous adopter.

Pour autant, ce plan impose, aux personnels via les directeurs et directrices d’école, « un contrôle visuel des sacs » et un « contrôle systématique de l’identité des personnes étrangères à l’école ». Ces préconisations sont purement impossibles à mettre en œuvre à l’échelle d’un établissement. Cela est complétement déconnecté de la réalité de la vie des écoles : les entrées et les sorties dans les écoles sont multiples (CMP, taxis, Rased, livreurs, psy, parents, médecin scolaire, infirmière, coordinatrice REP, remplaçants, stagiaires...).

Un directeur d’école est avant tout un enseignant responsable d’une classe ; ce n’est ni un concierge ni un gendarme. C’est d’abord un enseignant qui doit garder une relation de confiance avec les usagers de l’école. Que ferait-il des soupçons forcément arbitraires qu’il pourrait porter sur un sac à la forme ou au contenu douteux ? Que fait le directeur d’école de sa classe quand il contrôle les identités du livreur, du chauffeur de taxi, de l’oncle, du cousin, de l’ami qui vient chercher, de façon inopinée, un enfant malade en pleine journée ?

Les écoles ne sont dotées ni de gardien, ni de portails automatisés et souvent non plus de sonnette : il faut appeler l’école au téléphone pour se faire ouvrir. _Ces interruptions perturbent gravement les conditions de travail des enseignants qui doivent quitter leur classe pour se rendre à la barrière très régulièrement, laissant seuls les enfants.

La majorité des écoles doivent de nouveau effectuer deux exercices incendie et PPMS. Quel intérêt si les exercices se sont normalement déroulés ? C’est accorder bien peu de confiance aux équipes enseignantes.

Ce plan marque une fois de plus une fracture entre les instances décisionnelles et la réalité du terrain ; il ne fait qu’accroître une pression déjà bien trop lourde portée sur les directions d’école et les équipes enseignantes qui en l’état ne pourront en appliquer le contenu.