SNUipp-FSU 14
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Nos salaires ont du mérite ! Bilan du rapport Le Méner
lundi, 1er mars 2010
/ Céline Chatelier

Le rapport Le Mèner (après une première partie sur le constat de la situation mais aussi de sa transformation par la masterisation), détaille la nécessaire revalorisation dans quatre points dont l’énoncé même montre bien l’orientation générale du projet :

- Une revalorisation financière ciblée.

- Une meilleure prise en compte de la performance devant les élèves et de la difficulté d’exercice du métier liée à l’âge.

- Une revalorisation morale fondée sur l’accompagnement des enseignants

- Une circulation des compétences systématiquement encouragée (voir loi de mobilité !).

Considérant que la revalorisation financière du métier d’enseignant est une nécessité, chacun aurait attendu justement une revalorisation du point d’indice. Que nenni !

Le rapport propose une revalorisation concentrée sur trois moments de la carrière :

- Au début, elle prendra la forme d’une augmentation de la prime d’entrée, une extension des prêts à taux zéro et une prime d’installation en région parisienne. La revalorisation indiciaire devant coïncider au recrutement au Master est présentée comme « une opération délicate » qui pourrait avoisiner une centaine d’euros (merci notre bon maître !) ; enfin une prime d’équipement pédagogique pourrait être versée la première année uniquement aux enseignants du premier degré... On voit qu’on est sur du solide et sur le rétablissement du pouvoir d’achat que les jeunes enseignants perdent depuis des années.

- En milieu de carrière (vers 40-45 ans), la « revalo » se concrétisera par l’élargissement de la « hors-classe » reconnaissant le mérite des meilleurs !

- En fin de carrière, là encore pour ceux qui se seront surinvestis pendant toute leur vie professionnelle, par l’accès à un « étage supplémentaire » non défini…

Pour Le Mèner, il conviendrait de rémunérer les missions autres que d’enseignement et pour cela faire sauter le carcan du décret de 1950. Les tâches en question sont bien sûr celles des réformes qui se succèdent : soutien aux élèves en difficulté, suivi des enfants handicapés, implication dans le processus d’orientation des élèves, et « compagnonnage ».

Bref, nous sommes bien loin d’une revalorisation collective (nécessaire à un sentiment d’équité permettant un travail équipe de qualité),mais bien sur une individualisation des salaires.

La course à l’échalote ou évaluation des personnels, mérite, performance, rendement...

Le rapport explicite ce qui se dit depuis longtemps sur la nécessité d’évaluer la performance de l’enseignant. Il propose ainsi deux nouveaux systèmes d’évaluation :

- par une action conjointe du directeur d’école et de l’inspecteur,

- par l’appréciation de la valeur ajoutée de l’établissement (ceux qui feront le plus de « valeur ajoutée » auront plus de moyens) et de l’enseignant (qui, lui, sera plus payé !)...

Les enseignants en établissements difficiles bénéficieraient de primes et d’aide à la mobilité renforcés (plutôt que de trouver des moyens pour fidéliser des équipes indispensables sur ces secteurs, on trouve des moyens pour les éclater ! effet pervers ?!).

Des mesures qui ressemblent étrangement à celles à l’œuvre dans d’autres pays, en particulier les pays anglo-saxons … qui en reviennent en grande remise en question !

* à pauvres salaires, rime pauvre !